Quatre raisons d’être plus optimiste que pessimiste face au coronavirus: “On est en train de mater la bête”
On savait qu’il fallait attendre avant de pouvoir confirmer la tendance qu'on osait à peine espérer, au vu de la situation dans les pays voisins. Mais cela fait maintenant 10 jours qu’en Belgique, les courbes du coronavirus suivent une trajectoire descendante. À l’échelle mondiale, les contaminations ont baissé de moitié en un mois et les vaccins administrés se révèlent efficaces, voire très efficaces. Assez de raisons pour retrouver l’espoir de venir enfin à bout de cette crise sanitaire qui semble interminable? Il y a en tout cas plus de facteurs qui poussent à l’optimisme qu’au pessimisme. Les voici en détail.
1. Les chiffres belges sont en baisse continue depuis 10 jours
“On est en train de mater la bête”: voilà la métaphore forte de Steven Van Gucht, le virologue - pourtant de nature prudente - de Sciensano. Avec un nombre d'infections qui est tombé à 1.800 par jour en moyenne, on assiste à une baisse de 20% par rapport à la moyenne de la semaine précédente et les chiffres les plus bas depuis le 7 janvier. Avec moins de 120 admissions à l’hôpital par jour et 38 décès par jour en moyenne, les indicateurs les plus déterminants de l’épidémie évoluent dans la bonne direction et ce depuis des semaines.
“Cela se produit lentement, et les baisses ne sont pas spectaculaires, mais quand même. Que nous parvenions à maintenir des courbes si plates sans mesures additionnelles depuis novembre, et que les admissions à l’hôpital baissent, c’est un énorme succès, certainement vu que l’hiver est censé être une période difficile. On est donc en train de réussir, car ces courbes stables ont naturellement un prix et ne sont pas spontanées: elles sont le résultat du contrepoids que nous avons continué d’opérer tout ensemble face au virus avec nos efforts, certainement durant la période de Noël, qui a été très compliquée”, applaudit l’expert.
“J’aurais signé des deux mains pour ce scénario précis avant Noël. Nous avons bien maté la bête, et ne l’avons pas laissée se propager
“La lumière au but du tunnel est bien en vue”, a de son côté osé dire à haute voix Dirk Devroey, professeur en médecine générale à la VUB. Tout en rappelant qu’il est optimiste, mais face à “une baisse fragile”. “Cela va enfin pour de vrai dans la bonne direction. Je ne dis pas qu'on peut se permettre d’être euphoriques, mais nous devons être pleins d’espoir. Quand vous voyez que dans 535 communes, il y a moins de 200 cas pour 100.000 habitants par semaine, vous vous réjouissez”, résumait-il.
2. Nous parvenons plutôt bien à contenir les différents variants
Steven Van Gucht reconnaît qu’il est soulagé face à la propagation des variants chez nous: “J’aurais volontiers signé des deux mains pour un tel scénario avant Noël. Nous avons maté la bête plutôt efficacement, et ne l’avons pas laissée se propager comme ce fut le cas en Irlande ou en Angleterre. Il y a environ cinq variantes importantes du virus qui circulent actuellement chez nous. Cela fait des mois, et c’est parfaitement normal. Le Britannique constituerait 30 à 40% des infections aujourd'hui (50% selon Marc Van Ranst ce mercredi). C’est acceptable, et il est pour l’instant sous contrôle. Mais à nouveau, c’est bel et bien grâce aux mesures sanitaires auxquelles nous continuons tous de nous tenir”.
Sommes-nous donc à l’abri d’une troisième vague? Ce risque subsiste encore, nuance Steven Van Gucht. “Il est possible que les chiffres remontent à nouveau un peu après les vacances de carnaval et la période de refroidissement, mais cela ne doit pas nous faire baisser les bras. Tant que nous pourrons garder le cap et rester stables, nous sommes sur la bonne voie. Nous nous attendons d’ailleurs aussi à ce que le variant britannique suscite un rebond, de sorte à être la cause de 80 à 90% des infections d’ici mars. C’est probablement le mois où il évincera les autres souches. Il faut donc attendre pour voir si nos mesures suffiront à le contenir. Est-ce une certitude? Non. Pouvons-nous encore éviter une troisième vague? Bien sûr. On en saura plus en avril”.
Moins il y a de cas dans le monde, mieux c’est, évidemment. Mais aussi parce que moins de cas, cela signifie aussi moins de risques de mutations
3. Une baisse mondiale de 5 millions à 2,6 millions d’infections en un mois
La tendance n’est pas que propre à la Belgique. La lutte contre la pandémie gagne du terrain dans le monde entier. Alors qu'on comptait 765.000 contaminations le 14 janvier, “seules” 340.000 ont été recensées lundi. Bonne nouvelle, selon Geert Molenberghs (universités d’Hasselt et Louvain) car cela induit que le troisième “pic” auquel nous avons assisté un peu partout sauf ici est en fait déjà derrière nous. “Moins il y a de cas dans le monde, mieux c’est évidemment. Mais aussi parce que moins de cas, cela signifie aussi moins de risques de mutations”, explique-t-il.
De la situation sanitaire en Israël, on constate que les plus de 55 ans qui ont été vaccinés ont 94% moins de risques de tomber malades
Pour lui, c’est surtout l’effet de la saison hivernale, qui touche de nombreux pays impactés par la pandémie, qui a provoqué le pic mondial puis la chute des cas qui s’en est ensuivie. “C’est de la sorte que les États-Unis ont assisté, surtout vers le Nouvel an, à une flambée spectaculaire des infections, atteignant même 250.000 cas par jour il y a un mois. Mais une fois le pic atteint, la chute est souvent rapide. Aujourd’hui, il y a encore 85.000 nouvelles contaminations enregistrées chaque jour. L’Inde en est à 11.000, mais vient de 90.000. En Europe, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Espagne et le Portugal ont aussi connu un pic au-dessus duquel ils sont à nouveau passés désormais”.
4. Les vaccins utilisés sont efficaces voire très efficaces
Et puis il y a les effets positifs de la vaccination qui se marquent déjà, comme tant espéré. En Belgique, la vaccination des maisons de repos est quasi au point. Résultat: les infections sont revenues à des taux qu'on n’avait plus vus depuis quatre mois. Que les admissions à l’hôpital baissent légèrement actuellement est surtout lié à la vaccination dans ces instituts de soins, déduit Steven Van Gucht. “Je pense que cette fois, nous commençons bien à voir les effets de la vaccination sur les courbes. Que de moins en moins de seniors se retrouvent à l’hôpital engendre une pression moindre sur la pression en milieu hospitalier. C’est du win-win pour tout le monde. Je suis d’accord sur un point: la campagne de vaccination se déroule terriblement lentement. Mais on n'y peut rien pour l'instant, il faut bien attendre les livraisons de vaccins. Et sur ce point, on s’attend à une forte accélération en avril”.
D’autre part, il nous vient autre élément réjouissant venu d’Israël, où quelque 4 millions d’habitants se sont déjà vus injecter au moins une dose du vaccin Pfizer et où la campagne de vaccination est un véritable rouleau compresseur: le vaccin remplit sa mission, y compris contre le variant britannique (qui prend le dessus en Belgique actuellement, N.D.L.R.). “La vaccination en Israël est un exemple d’étude clinique à grande échelle que toutes les expériences des firmes pharmaceutiques n’avaient pas encore pu fournir”, résume Steven Callens, infectiologue à l’université de Gand. Voilà pourquoi le monde entier a les yeux rivés sur le pays et les effets de sa campagne de vaccination précoce.
“On constate déjà dans le groupe de personnes vaccinées que les infections ont baissé de manière spectaculaire. Cela démontre notamment que les plus de 55 ans vaccinés ont 94% moins de risques de tomber malades. Quant aux 6% qui contractent bien la Covid-19, ils ont été 92% moins nombreux à finir hospitalisés”.
Il apparaît de plus en plus évident que la chaîne de transmission du virus est fortement ralentie par l’administration du vaccin
Ensuite, et on en a fortement douté jusqu’il y a peu, mais le vaccin semble aussi empêcher la transmission du virus à des tiers non vaccinés. Geert Molenberghs apporte son éclairage: “Entre autres sur base des données provenant d’Israël, il apparaît de plus en plus évident que la chaîne de transmission du virus est en partie rompue par l’administration du vaccin. Cela ne l’empêche pas totalement, mais diminue fortement le risque, ce qui est une bonne nouvelle pour contenir la circulation du virus”.
Enfin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé cette semaine que tout indique que le vaccin d’AstraZeneca fonctionne bien pour les plus de 65 ans également. Les anticorps provoqués par l’injection du vaccin d’Oxford sont parfaitement identiques chez les sujets jeunes et âgés, a indiqué l’instance sanitaire.
Pourquoi ces très bonnes nouvelles ne veulent pas dire qu’on peut assouplir tout de suite:
Selon des experts comme Erika Vlieghe et Steen Van Gucht, il est en effet cependant trop tôt pour envisager un assouplissement généralisé des mesures encore en vigueur en Belgique. “Nous ne devons pas nous laisser leurrer en allant trop vite”, affirme le virologue de Sciensano.
Le coup d’avance que nous avons actuellement, nous ne devons surtout pas le concéder au virus. Il vaut mieux s’en tenir au plan de base
“Cette phase entre Carnaval et avril est, en tant que période traditionnellement grippale, très critique. Si on assouplit trop vite maintenant, on risque de voir les courbes repartir trop à la hausse et il sera alors soudain une nouvelle fois très difficile de contenir le virus. Le coup d’avance que nous avons actuellement, nous ne devons surtout pas le concéder au virus. Le mieux est de nous en tenir à notre plan de base et de ne relâcher les mesures que lorsque le seuil des 75 admissions par jour sera atteint. Et pas tant que tous les groupes à risques ne seront pas vaccinés non plus. Ces derniers encourent un risque bien trop grand de tomber très malades”.
Avec l’arrivée du printemps, par contre, l’effet saisonnier sera enfin en notre faveur, promet l’expert. “Nous nous attendons à ce qu’autour de Pâques, ou juste après, la situation sera plus favorable à bien des niveaux”, ajoute Geert Molenberghs. “Et la campagne de vaccination nous permettra pas à pas de renforcer notre position de force sur le virus”, conclut-il.
LIRE AUSSI
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Vacciner 70% de la population serait finalement insuffisant: “Convaincre 90% des Belges? Compliqué”
L’objectif de la campagne de vaccination est clair: administrer le vaccin à 70% de la population afin de parvenir à la sacrosainte immunité de groupe. Mais selon les experts, le degré de vaccination de 7 sur 10 n’est probablement pas suffisant pour se débarrasser vraiment de ce type de coronavirus. Selon eux, il faudrait atteindre 80 à 90% de la population. Mais Marc Van Ranst peine à y croire: “Vacciner 90% des Belges sera très difficile”. -
Independer.be
Votre voiture dispose d'un système de clé sans contact? Voici comment vous pouvez éviter que les pirates ne la volent
Le phénomène suivant est de plus en plus fréquent: le vol de voitures (électriques) lors duquel les voleurs piratent le système sans clé intelligent afin d’ouvrir votre voiture sans contact et de la voler sans laisser de trace physique. Heureusement, vous pouvez vous protéger contre un tel type de vol et avec une bonne assurance auto, vous serez couvert(e) au cas où ceci vous arriverait. Ci-dessous, Independer.be vous explique ce que vous devez savoir à ce sujet. -
Mise à jour
Moins de 1.800 infections par jour en moyenne et des indicateurs en baisse
Entre le 10 et le 16 février, en moyenne 118,3 personnes contaminées par le Sars-Cov-2 ont été admises chaque jour à l'hôpital en Belgique, ce qui représente une baisse de 7% par rapport à la période de sept jours précédente, selon les derniers chiffres publiés par l'Institut de santé publique Sciensano mercredi matin. -
Guide-epargne.be
Etes-vous automatiquement assuré(e) via votre carte de crédit? Voici les couvertures et frais auxquels vous pouvez vous attendre
Avez-vous prévu un voyage pendant les vacances de Pâques? Dans ce cas, vous devez vérifier de quelles assurances vous disposez déjà via votre carte de crédit. Ainsi, vous pourriez éviter les éventuels frais liés à une assurance supplémentaire superflue. Ci-dessous, Guide-epargne.be vous fournit un aperçu. -
Monenergie.be
L'avantage lié au tarif nuit disparaîtra dans 3 mois: combien pouvez-vous encore économiser actuellement en faisant votre lessive pendant la nuit?
La différence entre le tarif jour moins avantageux et le tarif nuit plus avantageux disparaîtra à partir du 1er juillet 2022, du moins en ce qui concerne les coûts de réseau. Combien pouvez-vous encore économiser actuellement en faisant tourner votre machine à laver pendant la nuit? Et quel sera l’impact de ce changement sur votre facture énergétique? Monenergie.be a examiné ceci.
-
Mise à jour
Le Japon se rouvre très prudemment aux touristes étrangers (mais pas aux Belges)
Pour la première fois depuis plus de deux ans, le Japon va recommencer à accepter ce mois-ci des touristes étrangers de quatre pays (Etats-Unis, Australie, Thaïlande et Singapour) sous la forme d'une expérimentation très encadrée, a annoncé mardi le gouvernement. -
Brabant flamand
Un potentiel cluster du variant brésilien détecté à la police
Au moins un policier de la zone Zennevallei (Beersel, Hal, Leeuw-Saint-Pierre) a été infecté par le variant brésilien du coronavirus, rapporte VTM Nieuws. Ce nombre pourrait toutefois être bien plus élevé puisque pas moins de trente agents de cette zone de police ont contracté la Covid-19. Il est donc fort probable que certains d’entre eux, si pas tous, aient également été infectés par cette souche sud-américaine plus contagieuse. Tous les agents de la zone et leurs proches ont été placés en quarantaine. -
mise à jour
Les plus de 80 ans pourront recevoir une deuxième dose de rappel
Les personnes âgées de 80 ans et plus ainsi que les résidents d’un centre de soins résidentiels, comme une maison de repos, pourront recevoir une deuxième dose de rappel de vaccin contre le covid-19 “sur une base individuelle”, a décidé vendredi la Conférence interministérielle (CIM) de la Santé. Cette deuxième dose de rappel peut être administrée au moins quatre mois après la première dose de rappel. Les entités fédérées peuvent fixer les modalités de cette approche.