Un verre, c’est déjà un de trop: voici les effets irréversibles de l’alcoolisation fœtale
Les spécialistes ne le diront jamais assez: pas d’alcool lorsque l’on attend un enfant. Même un verre peut avoir des conséquences irréversibles sur le développement du fœtus. Des chercheurs américains se sont intéressés aux effets néfastes de l’alcool, à l’échelle moléculaire, sur la croissance et au fonctionnement du cerveau en développement.
Le pédiatre Philippe Dehaene est décédé le 9 décembre dernier, à l’âge de 94 ans. Vous ne le connaissez certainement pas, mais il est l’un des pionniers français du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Durant sa carrière, il a étudié ce syndrome afin de mieux le comprendre, et de mieux le faire comprendre. “Le SAF est la première cause de retard mental dans le monde occidental avant la trisomie 21", selon l’Organisation mondiale de la santé. En Belgique, le SAF concerne jusqu’à deux naissances sur mille.
Ainsi que le notait Philippe Dehaene, dans une interview accordée à l’association SAF France en 2018, les enfants atteints du syndrome d’alcoolisation fœtale montrent souvent des caractéristiques physiques marquées: petite tête, yeux étroits, nez sans relief, absence quasi-totale de lèvre supérieure ou encore mâchoire sous-développée. Chez certains enfants, toutefois, le SAF n’est pas perceptible. Ils peuvent toutefois souffrir de problèmes comportementaux, de troubles de l’apprentissage ou d’aptitudes sociales.
Comment l’alcool agit-il?
Bien que le syndrome d’alcoolisation fœtale soit bien connu de la médecine, les effets précis de l’alcool sur le cortex cérébral du fœtus à l’échelle moléculaire ne sont pas encore totalement compris. Des pédiatres et des neurologues de l’Université de Californie, à San Diego, se sont penchés sur la question. Pour leur étude, ils ont utilisé des organoïdes (version miniature et simplifiée d’un organe, fabriqué de manière in vitro, NDLR) de cerveau humain afin de documenter de manière précise comment l’exposition à l’alcool peut nuire au développement des cellules cérébrales. Les organoïdes se révèlent une aide précieuse pour les scientifiques, qui peuvent étudier des maladies en laboratoire et développer des traitements.
Durant l’étude, les chercheurs ont pu observer que l’exposition à l’alcool, à des moments différents, avait eu des effets différents, mais invariablement négatifs, sur le développement du cerveau. Ces effets vont d’un dysfonctionnement fondamental des processus cellulaires à une construction défectueuse de l’architecture cérébrale, en passant par la création inadéquate de connexions entre les cellules cérébrales.
Des altérations parfois réversibles
“Ces résultats sont cruciaux, car nous pouvons mieux comprendre quelles sont les principales voies de croissance et de signalisation qui sont perturbées. Et ainsi, peut-être pourrons-nous découvrir de nouvelles manières de prévenir, de manière thérapeutique, la neuropathologie (altérations observées dans les maladies du système nerveux, NDLR) de l’exposition prénatale à l’alcool”, indique le professeur en pédiatrie de l’UC San Diego et auteur de l’étude, Kenneth Jones. “La bonne nouvelle, c’est que certaines de ces altérations ont pu être inversées grâce à des médicaments expérimentaux spécifiques.”
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