Vers une quatrième vague hivernale? Steven Van Gucht tempère

Les chiffres relatifs au Covid-19 ne cessent d’augmenter dans notre pays. Chaque jour, plus de 2.500 personnes en moyenne sont infectées. Jeudi dernier, la moyenne quotidienne sur sept jours était de 2.580 cas. C’est un tiers (32%) de plus qu’une semaine auparavant. La semaine dernière, les chiffres quotidiens ont même dépassé les 3.500. Le nombre d’admissions à l’hôpital augmente également, avec une moyenne de 60 patients par jour.

“Tout indique que nous sommes au début d’une vague d’infection”, déclare le virologue Steven Van Gucht. “Cependant, dans quelle mesure ce n’était pas déjà le cas: le nombre d’infections augmente depuis l’été dernier, sauf que maintenant, nous sommes au milieu d’une accélération. La question de savoir si l’on peut parler d’une quatrième vague dépend de la façon dont on définit une vague. Avec environ 10% des lits de soins intensifs actuellement occupés, nous sommes encore loin d’une situation où les hôpitaux seraient pleins. 

Tant les vaccinés que les non-vaccinés, selon M. Van Gucht. “Nous constatons effectivement que les personnes vaccinées sont non seulement mieux protégées contre les maladies graves, mais aussi contre les infections. Mais il n’existe pas de protection à 100%. Ces dernières semaines, de nombreuses infections ont été constatées chez les jeunes, notamment les enfants de moins de 12 ans. Ce n’est pas surprenant, car il s’agit de la catégorie de la population qui n’a pas été vaccinée. Mais selon M. Van Gucht, ces derniers jours, un nombre nettement plus important de personnes âgées de 30, 40 et 70 ans ont été infectées. Si la circulation du virus augmente parmi les jeunes générations, leurs parents et grands-parents suivront de toute façon tôt ou tard. Aujourd’hui, tous les âges sont réellement touchés, dans tout le pays. La plus forte accélération est observée en Flandre, avec les provinces du Limbourg et de la Flandre occidentale en tête. En Flandre, nous sommes plus avancés dans l’assouplissement, et nous sommes partis d’une base d’infection plus faible.”

En général, il n’y a pratiquement aucun symptôme et les conséquences restent limitées à des plaintes légères. Cela ne change rien au fait que des symptômes graves de rhume ou de grippe sont possibles.

Les patients des unités de soins intensifs sont en moyenne âgés de soixante ans et la majorité d’entre eux ne sont pas vaccinés, indique M. Van Gucht. Mais de temps en temps, il y a quelqu’un qui est vacciné. La vaccination vise à réduire les risques, et non à obtenir une efficacité à 100%. Entièrement vacciné, vous avez neuf fois moins de risques d’être hospitalisé et de mourir. Cela inclut les personnes âgées. Cette protection reste élevée et ne diminue pas beaucoup. Occasionnellement, des personnes plus jeunes sont admises. Ce sont des gens qui ont une vingtaine ou une trentaine d’années, mais c’est rare pour être honnête.

Le fait qu’il y ait à nouveau plus d’infections à l’automne est tout à fait conforme aux attentes. Et ce nombre va certainement continuer à augmenter, étant donné le nombre de contacts que nous avons eus depuis les assouplissements des règles sanitaires. À l’approche de l’hiver, le virus va continuer à proliférer. C’est normal quelque part. J’ai moi-même été vacciné, mais je pense qu’il est probable que je sois infecté cet hiver. Est-ce que ça m’inquiète? Non. Je compte sur le vaccin pour me protéger des symptômes les plus graves.

La question est de savoir à quel point la charge sera élevée dans les hôpitaux. Nous pouvons déjà constater que l’utilisation des lits ordinaires augmente, et que le nombre de personnes en soins intensifs est également susceptible d’augmenter. Espérons qu’il ne s’agisse que d’une vague d’infections et qu’elle ne devienne pas une vague d’hospitalisations. Mais je ne pense pas qu’il faille craindre le pire scénario de plus de mille lits de soins intensifs occupés: nous sommes déjà à la mi-octobre et, pour les chiffres actuels, nous sommes déjà plus tard dans la saison que ce que nous craignions il y a deux mois. Nous avons déjà gagné du temps.

C’est difficile à dire. Je pense à n’importe quel endroit où les gens se rassemblent. L’infection peut se produire sur le lieu de travail, dans les écoles, etc. Les sondages montrent qu’une partie de la population est encore prudente. Cela aidera à déterminer la taille de la vague. Si vous avez un rhume, partez du principe que vous pourriez être infecté: faites-vous dépister et travaillez à la maison. J’ai moi-même eu mal à la gorge la semaine dernière, alors j’ai porté un masque. Ce sont de petits efforts qui peuvent faire une grande différence au final.

L’idée que nous allons supprimer le virus de façon permanente avec le vaccin ne me semble pas réaliste. La période d’immunité après l’injection pendant laquelle nous ne pouvons pas être infectés est trop courte pour cela. Par contre, une nouvelle infection avec des symptômes éventuellement légers stimulera automatiquement notre système immunitaire à nouveau. Un troisième, voire une quatrième dose pour tout le monde, comme suggéré en Israël, n’a pas vraiment de sens à mon avis. Toutefois, pour les patients à haut risque, les personnes dont le système immunitaire est perturbé et les personnes âgées de plus de 65 ans, une telle injection de rappel est une décision très judicieuse.

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