Corriger sa femme? "Oui, si c'est mérité"

Lever la main sur sa petite amie ou violer une femme: une réalité acceptable pour un Anglais sur sept... Voilà le résultat d'une étude pour le Home Office britannique et révélé ce mardi dans le quotidien The Times. Un résultat qui alarme plus qu'il n'informe.

Les circonstances de ces violences considérées comme "tolérables" doivent être explicitées. En effet, les "partisans" d'une petite gifle occasionnelle voire du viol balisent leur geste, sans doute pour le minimiser, ce qui prêterait presque à rire, si le sujet n'était pas si dramatique. Un geste d'une telle violence étant ainsi considéré comme acceptable s'il est "mérité".

Correction méritée: la définition d'un Anglais sur sept
Par "mérité", les personnes sondées entendent par là que les femmes ont cherché à provoquer la punition infligée, en portant des vêtements sexy ou provocants en public. Une attitude qui donnerait au compagnon de la femme aguicheuse tous les droits de la frapper ou à un passant de la violer. Irréaliste? Apparemment pas.

Cet avis semble davantage partagé par les personnes plus âgées (65 ans et plus), qui considèrent que dans un tel cas, la femme peut et doit être considérée en grande partie responsable de son triste sort, y compris en cas d'agression sexuelle. Les temps ont changé, certes, et on peut imputer cette mentalité rétrograde à la différence d'éducation entre générations. Les milieux sociaux moins élevés de la population britannique se rangeraient eux aussi du côté des adeptes de la punition méritée.

Des mentalités qui n'évoluent pas
Comme le souligne très justement la journaliste du Times, encore faut-il prendre ce sondage avec prudence, rendre compte de la population interrogée, de la véracité des résultats de l'étude, de la définition du viol ou de la correction telle que présentée aux personnes sondées, etc.

Mais il reste néanmoins qu'une part de la population masculine dans nos pays si "démocratiques" considère la violence envers la femmes comme une norme acceptable et justifiée. Pathétique signe de la faiblesse d'hommes frustrés dans un monde de femmes, selon la journaliste du Times... Sûrement. Voilà en tout cas une information qui ne vient pas redorer le blason de ces Messieurs.

Annabel Claix