La pandémie a poussé certaines personnes à faire le tri dans leurs amis, à garder contact avec les personnes qui comptent vraiment pour eux

Selon les experts, beaucoup de personnes ont, en quelque sorte, coupé les ponts avec certaines de leurs connaissances. Ils ont renoncé, volontairement ou involontairement, à certaines amitiés. En anglais, on parle de “pruning”, que l’on peut traduire en français par la “taille”, “l’élagage”.

Au lieu de continuer à entretenir chaque lien social, beaucoup ont décidé, depuis deux ans, de se concentrer sur les personnes qui leur sont les plus proches. Un phénomène qu’a remarqué la psychologue clinicienne, Ann Van Cauwelaert: “L’homme est un animal social. Nous avons tous besoin de nous sentir connectés à un niveau plus profond. En ce sens, il est logique qu’en ces temps incertains, nous consacrions encore plus d’énergie à nos contacts les plus proches.”

Avec la pandémie, la “Fomo” (“fear of missing out”, ou la peur de manquer quelque chose) est devenue une chose du passé, lointaine, avec pour conséquence que les amitiés moins fortes ont diminué ou ont même disparu. “C’est surtout vrai avec nos ‘fun-contacts’, des personnes que l’on ne voit pas forcément très souvent, mais avec lesquelles on pourrait faire du shopping ou d’autres activités. Il est logique qu’en raison des circonstances, nous n’ayons pas autant entretenu ce genre de contacts.”

Bien entendu, cela n’est pas une généralité. Si certaines personnes se contentent d’engagements profonds, d’autres ont encore besoin de ces “fun-contacts”, ajoute M. Van Cauwelaert: “Un groupe spécifique va plutôt investir du temps dans des contacts plus profonds, car ce sont des relations qui les nourrissent plus profondément.” Tout dépend des besoins individuels de chacun, et cela dépend en grande partie du fait d’être introverti ou extraverti. “Les introvertis ont tendance à se débrouiller avec leur cercle limité, alors que les extravertis ont besoin de pratiquer le ‘small talk’ (conversation sur des banalités) et de contacts avec beaucoup de personnes différentes. Pour eux, ce sera beaucoup plus difficile si leurs contacts superficiels venaient à disparaître soudainement.”

Le “pruning”, en tant que phénomène, ne doit pas être considéré comme quelque chose de négatif, estime M. Van Cauwelaert. “Cela peut en fait vous donner plus de place pour vous concentrer sur les relations qui comptent vraiment pour vous. Seulement si vous êtes quelqu’un qui tire beaucoup de satisfaction d’une relation avec quelqu’un et que vous sentez que cette relation commence à s’étioler, cela peut être problématique pour vous. Dans ce cas, je vous conseille d’être vulnérable: osez partager ce que vous ressentez.”

Ann Van Cauwelaert recommande d’envoyer simplement un message à une connaissance avec laquelle vous souhaitez reprendre contact. “Envoyez quelque chose comme: ‘J’ai remarqué que nous ne nous sommes pas beaucoup parlé ces derniers temps et je ressens le besoin de reprendre contact, car tu comptes pour moi’. En vous exprimant, vous apprendrez également à mieux connaître le point de vue de l’autre personne. Suggérez aussi très précisément des activités, comme aller se promener.”

Dans la mesure du possible, M. van Cauwelaert recommande également d’adopter soi-même de nouvelles formes de connexion. “Bien que cela puisse bien sûr être difficile par les temps qui courent, je sais que certains organismes organisent régulièrement des moments de rencontre.”

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