La taille moyenne du pénis a-t-elle vraiment augmenté ces dernières années? “Les hommes ont tendance à surestimer”

La taille moyenne du pénis n’a cessé d’augmenter ces dernières années. C’est ce que démontre une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université de Stanford. Les scientifiques ont rassemblé 75 études différentes menées entre 1942 et 2021. Ils ont ainsi eu accès aux données de 55.761 hommes à travers le monde.

Les résultats de cette étude ont particulièrement étonné les chercheurs. Selon les données analysées, au cours des 30 dernières années, la taille moyenne du sexe masculin aurait augmenté de 24% dans le monde, passant d’environ 12 à 16 centimètres en érection. Pour le moment, les scientifiques de l’université de Stanford n’ont pas déterminé les causes exactes de ce phénomène.

Avant de courir mesurer votre propre sexe pour savoir si vous êtes dans la “moyenne”, comprenez que ces résultats sont à prendre avec des pincettes. “Il est vrai que la recherche a été menée dans un institut réputé, mais il s’agit et reste une méta-analyse. Cela signifie que l’on a rassemblé toutes les données possibles de la littérature et qu’on les a mises dans le même panier”, rappelle le professeur et urologue Piet Hoebeke (UZ Gent).

“De plus, il s’agit de la longueur du pénis en érection. Et ces mesures ont été faites par les patients eux-mêmes. Premièrement, on peut supposer que ces auto-mesures n’ont pas été faites méticuleusement. Deuxièmement, on sait que les hommes ont tendance à surestimer la taille de leur pénis”, ajoute l’urologue.

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“Dans une étude menée de manière sérieuse, vous faites une injection à des milliers d’hommes dans le pénis pour qu’il s’érige, et ensuite une personne doit mesurer toutes les érections de la même manière pour obtenir un résultat fiable. Je ne fais donc pas confiance à cette analyse.”

Messieurs, cela ne va pas vous plaire, mais en réalité, le professeur Hoebeke s’attend davantage à ce que la taille moyenne du pénis diminue dans le futur. “L’équipe de l’université de Stanford évoque la piste des perturbateurs endocriniens pour expliquer cette augmentation. Ce sont des produits chimiques que l’on trouve dans les plastiques, les cosmétiques, les jouets, les pesticides, etc. Or, il a été prouvé qu’ils ont exactement l’effet inverse.”

“Nous constatons également que la qualité moyenne des spermatozoïdes et les niveaux de testostérone diminuent ces dernières années à cause des perturbateurs endocriniens”, argumente Piet Hoebeke. “Et l’hormone testostérone joue justement un rôle important dans le développement du pénis. Avant la naissance, les testicules fabriquent beaucoup de testostérone et pendant la puberté, cela se reproduit. Si la testostérone est alors à un niveau plus bas, attendez-vous à ce qu’un garçon naisse avec un pénis relativement petit et qu’il grandisse moins que prévu pendant la puberté. Ce phénomène n’a pas encore été démontré chez l’homme, mais il l’a déjà été chez des animaux comme les ours polaires et les alligators.”

Les hommes doivent-ils alors éviter de s’exposer aux perturbateurs endocriniens? “C’est quasi-impossible de les éviter. On peut faire attention à ne pas chauffer des bols ou des pots en plastique au micro-ondes, mais au-delà de ça, on ne peut rien faire, j’en ai peur.” Dès lors, les hommes auront-ils tous des “petits pénis” d’ici 100 ans? “C’est possible”, s’amuse le professeur.

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Le professeur Hoebeke se réfère à des chiffres auxquels on peut se fier. “La moyenne en Europe occidentale est actuellement de 13,5 centimètres en érection. Environ 95% des hommes mesurent entre 9 et 16 centimètres”, précise-t-il. “De toute façon, la longueur du pénis ne dit rien sur la qualité de votre vie sexuelle. Ce n’est pas la taille du sexe qui compte, mais comment on l’utilise.”

En fait, selon des études, la largeur est plus déterminante pour la qualité des rapports sexuels, estime l’urologue. “Car un pénis large stimule le clitoris. Un pénis long risque parfois de venir toucher le col de l’utérus et le péritoine, ce qui peut être assez douloureux.”

Le professeur poursuit en rappelant qu’il ne faut pas croire certains clichés. De grands pieds, un grand pénis? Ce n’est pas vrai. “Il n’y a que quelques règles auxquelles on peut croire. Plus l’homme est grand, plus il a de chances d’avoir un gros pénis. Plus la couleur de la peau est foncée, plus les chances sont grandes également. Et si les hommes de votre famille avaient aussi un gros pénis, la probabilité est également plus élevée.”

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