Qu’est-ce que le “chemsex”, cette pratique à laquelle se serait adonné Pierre Palmade avant son accident?

Le mot anglais “chemsex” est la contraction des termes “chemical” (chimie, produit chimique) et “sex” (sexe). Les adeptes ingèrent des drogues diverses et puissantes, telles que de la cocaïne, de l’ecstasy, du GHB, de la kétamine ou des méthamphétamines, dans le but de se désinhiber, d’augmenter et de prolonger leurs sensations lors des rapports sexuels. Certains s’injectent la drogue par intraveineuse, dans ce cas, on parle de “slamsex”.

La pratique n’est pas sans danger, et peut mener à la dépendance. “On n’a pas de sentiment de satiété, on a toujours envie de sexe”, a expliqué un ancien “chemsexeurs” à BFMTV. “On peut coucher avec quelqu’un pendant des heures et enchaîner les partenaires - cinq, six ou sept -. Et c’est vrai que quand l’effet retombe, ça donne encore plus envie d’en reprendre.”

Selon Laure Westphal, psychologue clinicienne spécialisée en addictologie travaillant au sein du groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie et neurosciences, la plupart des adeptes du chemsex ont découvert l’usage de drogue par cette voie: “Ils n’étaient pas toxicomanes avant, mais c’est lors d’ébats à plusieurs qu’ils commencent à en prendre.” Au fur et à mesure, les doses augmentent, à tel point que certains pratiquants ne peuvent plus avoir de relations sexuelles sans stupéfiants.

On le disait plus haut, le chemsex n’est pas sans danger. Les risques sont indéniablement liés aux types de drogues qui sont consommés lors de ces soirées. Cela peut aller de la perte de connaissance avec le GHB, aux troubles du comportement, aux états de panique et à la dissociation avec la kétamine, en passant par des crises de paranoïa et des hallucinations avec la méthamphétamine, ou des problèmes cardiovasculaires et cardiorespiratoires avec la cocaïne. “La pratique du chemsex peut être source de manque, de déprime, de solitude, de désocialisation, de perte d’identité et/ou de repères, d’isolement, de repli sur soi, de rejet et peut conduire à de sérieux problèmes de santé mentale aux conséquences irréversibles”, alerte l’association Sida Info Services. “Dans les cas les plus extrêmes, le chemsex peut entraîner des idées suicidaires, des risques d’overdose.”

Les risques de la pratique sont également ceux liés à toute relation sexuelle. Avec la consommation de stupéfiants, le niveau de vigilance peut être réduit avec des adeptes du chemsex qui multiplient les partenaires, mais ne se protègent pas toujours correctement. Enfin, une pratique intensive, allant jusqu’à 72 heures, peut mener les chemsexeurs à ne plus manger ou dormir, note encore Sida Info Services. Si “la prise de drogues est renouvelée, les effets peuvent ainsi durer deux, trois ou quatre jours. Les consommateurs ne dorment plus, ne ressentent plus la fatigue, la faim ou la soif et perdent la conscience de ce qu’ils font”, précise Laure Westphal.

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