Vous êtes heureux, donc moi aussi

Les gens ont un mal fou à être simplement heureux pour les autres. Comme si cela impliquait que si leur voisin de gauche et de droite vivent dans la plus grande félicité, eux n'auront pas leur part de bonheur. Et pourtant, c'est un mauvais calcul car...

1. voir les autres heureux, ça fait des vacances!
Ras la casquette d'entendre la copine Julie se plaindre 364 jours par an (elle nous lâche à Noël, c'est sa famille qui trinque). Alors quand elle trouve enfin l'amour, même un an, un mois, une semaine, un jour, une heure, réjouissons-nous! Elle n'appelle plus, l'ingrate, parce qu'elle est heureuse? Mais tant mieux! Vous étiez la première à râler de ses coups de fil intempestifs quand vous étiez à table, au lit, en amoureux, en famille, bref occupée. Pourquoi lui jeter la pierre? Elle est contente, et vous ne devez plus lui remonter le moral, la sortir, et la consoler. Tout le monde nage en plein bonheur, ne cassez pas l'ambiance. N'en voulez pas à votre amie de vivre dans sa bulle de joie, car se donner à 100% dans ce qui nous rend heureux est une réaction normale. Un signe de bonne santé, même. Profitez-en pour vous occuper un peu de vous, de votre couple, de vos soucis, pour une fois qu'on vous en laisse l'occasion. Et savourez ce moment de calme, sans aucune drame.

2. ne pas sourire du bonheur des autres, ça fait envieux!
Les gens qui ne savent pas décrocher un sourire quand leur amie annonce qu'elle se marie alors qu'ils ont des problèmes de coeur, qui ne savent pas prononcer un "Félicitations!" sincère quand leur pote décroche un super job alors qu'ils galèrent pour en trouver un eux aussi, qui ne savent que faire une remarque très peu à propos quand un collègue part sous les cocotiers, devraient se rendre compte qu'ils se tournent en ridicule. Si un peu de peine peut se comprendre, la critique gratuite et facile ou une feinte indifférence laissent deviner une jalousie voilée. Et ça, quand on est un adulte, n'y allon spas par quatre chemins, c'est vraiment la gêne. En quoi se réjouir du bonheur d'autrui diminue-t-il vos chances d'être heureux? En rien. Alors on laisse tomber la mine boudeuse et on évite par la même occasion de devenir la risée de notre entourage qui, lui, arrive à être enchanté par les bonnes nouvelles qui ne le concernent pas directement. C'est ça aussi, être ami(e)s.

3. le bonheur des autres, bonne nouvelle, c'est communicatif!
Une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule? Pas grave, les bonnes nouvelles non plus! Et comme en matière de bonheur, il n'est pas question de rivalité, la bonne fortune ne se partage pas, elle se démultiplie. Rien de plus contagieux que de la bonne humeur et des pensées positives. Un ami en super forme? Voyez-le! Imprégnez-vous de ses bonnes ondes et augmentez ainsi vos chances d'attirer vers vous aussi une aubaine, un moment d'allégresse. C'est en se créant un climat de bien-être et de joie que l'on multiplie les occasions favorables que ce soit en amour, en amitié, ou au niveau professionnel. Et en attendant ce doux moment, ne vous impatientez pas et ne souffrez pas de ce qui vous manque, mais profitez de ce qui vous baigne dans l'euphorie. Et exprimez-le. On ne dit jamais assez "Je suis heureuse pour toi, sincèrement, ça me fait super plaisir", et c'est dommage. "Voir un ami pleurer", disait Brel... Eh bien dans le même esprit, voir un ami qui a le moral, ça plonge dans une béatitude inhabituelle dont on aurait tort de se priver...

Annabel Claix