Belles pépées et grosses bagnoles: Nicolas Cage conduit et il est très, très fâché

Milton (Nicolas Cage) est en colère. Sorti des flammes de l'enfer au volant d'un bolide aux lignes parfaites et accompagné d'une poupée à l'excitante carrosserie (Amber Head), il s'élance à la poursuite de l'assassin de sa fille,  qui a également enlevé sa petite-fille et qui est prêt à la sacrifier à la prochaine lune pour la bonne pérénité de sa secte satanique.

Mais Milton a aussi quelqu'un à ses trousses: l'associé du diable (en anglais The Accountant - celui à qui on rend des comptes, et à l'écran, le terrifiant et excellent William Fichtner qui avait déjà le don de nous mettre les nerfs à rude épreuve dans Prison Break), qui entend bien ne pas le laisser tranquille.

Drive Angry ne se regarde avec plaisir qu'à une condition: si on a laissé son cerveau aux portes de la salle de cinéma. Ce road-movie super trash, mené tambour battant par un anti-héros par excellence très très fâché, lorgne vers l'absurde à la Tarantino (sans jamais lui arriver à la cheville cependant) et les scènes de courses-poursuites et d'échanges de tirs sont ébouriffantes: Cage est furax et n'hésite pas à le faire savoir.

Flingue et kamasutra
De toute façon, il ne risque rien, puisqu'il est déjà mort. Ce n'est donc pas une balle dans l'oeil, envoyé au ralenti, à grands renforts d'effets spéciaux 3D, qui l'arrêtera. Encore moins les vilains qui l'interrompent en pleine partie de jambes en l'air, une main sur les fesses rebondies d'une bimbo et l'autre agrippée à une bouteille de whisky (quand on
vient de l'enfer, on a tous les vices, non?). C'est donc en continuant sa petite affaire et en revisitant le kamasutra que Cage dézingue a tout va.

Drive Angry aurait pu être le pire film de série B possible s'il était à prendre au premier degré. Heureusement, ni les acteurs, ni le réalisateur ne se prennent au sérieux. Drive Angry fait usage de l'humour noir, du sarcasme et de l'ironie en permanence, ce qui le rend divertissant.

Nic Cage lâche la bride et c'est tant mieux
Nicolas Cage a toutes les raisons de trinquer à même le crâne de son ennemi fraîchement tué: après quelques rôles insipides, on lui reconnaîtra l'intelligence d'avoir lâché la bride et d'avoir accepté l'idée que se prendre tout le temps au sérieux n'était peut-être pas la bonne solution pour la suite de sa carrière.

Il peut rôtir dans les flammes de l'enfer l'esprit tranquille: son mauvais démarrage sur les écrans américains ne veut pas dire qu'il a raté son coup. Simplement, Drive Angry, qui rend hommage aux films du genre des années 70, est loin d'être destiné à tous. Et c'est sûr, le public auquel ce film violent, sans nuances, brut de décoffrage et hilarant par moment, est adressé, devrait y trouver son compte.

Dé.L., à Hollywood