La fête bat son plein quand tout à coup, une jeune fille saute dans le vide

Voilà le point de départ captivant de "L'envol", le nouveau roman de la romancière belge Alia Cardyn. "J'étais à une soirée chez des amis, une soirée qu'ils donnent chaque année, dans un très bel endroit", nous raconte-t-elle. "Je papotais avec mes copines quand j'ai vu une fille qui montait à l'étage. Je me suis demandée: tiens, et si elle ne redescendait pas?"

Alia n'a pas hésité une seconde: il fallait que le début du roman commence par cet envol mystérieux. "Je voulais que ça commence avec cette image de cette jeune fille qui saute dans le vide. Avant de revenir quatre ans plus tôt et de découvrir pourquoi elle avait sauté. Comme le lecteur, je ne le savais pas non plus. J'ai dû le découvrir." La trame se dessine à coup de retours dans le passé et de lettres que la maman de Théa lui a écrites avant de mourir. Les relations entre les êtres sont décortiquées: c'est un roman qui parle d'amour, celui qu'on porte aux autres, celui qui disparaît, celui qu'on n'arrive pas à exprimer, par timidité ou parce qu'on est rongé par des douleurs anciennes mais encore vives.

La fête donnée chaque 27 juillet dans la petite ville de Black est portée par une légende qui dit: "Si avec le temps, votre être s'est figé, le 27 juillet vous offre une opportunité. Celle de naître à nouveau." Une légende que Théa semble avoir pris au pied de la lettre. "J'avais envie de retrouver les mêmes personnages, le même jour, année après année. Observer comment la communauté de cette petite ville évolue au fil du temps. La légende est venue rapidement. J'ai assemblé le tout."

Les questions qui poursuivront les lecteurs
Renaître à nouveau, avoir l'opportunité de se réinventer, un soir par an, le rêve, non? "On oublie trop souvent la liberté qu'on a dans la vie... J'aimais l'idée de se retrouver une fois par an pour s'interroger là-dessus: est-ce que je n'ai pas un peu oublié ma liberté? Est-ce que je ne me suis pas encroûté dans un domaine ou l'autre de ma vie?" Ce sont des questions qui poursuivront les lecteurs, une fois le livre refermé.

Et si les mots d'Alia Cardyn sonnent si justes, c'est parce qu'elle en connaît un rayon au sujet de la liberté. "Je me réinvente constamment dans ma vie. J'ai déjà changé trois fois de métier", sourit-elle. Avocate, elle est devenue coach et auteure.

Autre job prenant et pas des moindres: elle est maman de trois enfants. Elle fait d'ailleurs dire à l'un de ses personnages: "Avoir trois enfants est la meilleure thérapie du monde. Pour rester saine d'esprit avec cette marmaille, il faut sans cesse explorer, s'interroger, s'adapter..." Alia rigole et précise sa pensée. "Quand on a un, deux, trois enfants, on travaille beaucoup sur soi. On est forcé d'évoluer constamment, on doit faire preuve de créativité, oser se remettre en question." En bref, on se réinvente, tous les jours.

Vous pouvez lire le premier chapitre de "L'envol" sur le site d'Alia Cardyn ici.