Muriel Robin: “Les Enfoirés n’ont pas besoin de moi”
“Et Pof!”, en un coup de baguette magique, Muriel Robin (64 ans) nous ramène dans le passé pour nous rejouer les sketchs (“L’addition”, “Le noir”, “La réunion de chantier”,...) qui ont contribué à son succès. “Et Pof!”, c’est aussi le nom du spectacle qu’elle présentera à Forest National le 18 janvier prochain et qu’elle est venue défendre à Bruxelles. Confidences d’une comédienne engagée, sur son métier, ses combats et ses projets.
On croyait que vous aviez renoncé à la scène. Qu’est-ce qui vous a donné envie de remonter sur les planches?
“Je n’ai jamais dit que je quittais la scène. Mais, j’ai réalisé que je devais arrêter de faire plaisir aux autres, il fallait que je pense à moi aussi. J’ai toujours été rigoureuse. Je faisais de la scène pour obtenir une bonne note. Tout était pensé à la virgule près. Et je ne pouvais plus me faire ça. Avec ce spectacle-ci, je me sens légère, libre. Je n’avais jamais connu ça sur scène.”
Vous rejouez les sketchs qui ont fait votre succès. Vous n’en êtes pas lassée?
“Je n’aurais pas pu me lasser. Je ne les avais plus joués depuis 23 ans. Je les ai redécouverts et je suis tombée de ma chaise de rigolade. Et je ne joue pas pareil. Parce que je ne suis plus la même. Quand je joue ces sketchs sur scène, j’ai l’impression d’être Mick Jagger. C’est un truc de dingue: le public connaît les répliques. J’ai la chance d’être populaire, d’être installée dans le cœur des gens quoiqu’il arrive. Je dis merci la vie.”
À choisir, vous diriez que vous êtes humoriste ou comédienne?
“Je ne sais pas ce que c’est une comique. Je suis comédienne. Je suis née drôle. On m’a toujours dit que j’étais drôle. Mais, je n’ai aucun point commun avec les comiques qui pensent en vannes, qui ne racontent pas d’histoires. C’est à des kilomètres de ce que je fais. Je ne sais pas ce que c’est qu’être comique mais je ne pense pas que ce soit un métier très intéressant. Et si tout le monde peut le faire, ce que je fais ne vaut plus rien, ça n’a plus de saveur. Je le dis d’ailleurs dans mon spectacle: “Il y a un nouveau comique chaque semaine. J’ai fait le calcul. En 2030, ils seront plus nombreux que vous dans le public.” Je suis très loin de la déconneuse, de l’amuseuse. Avec Palmade (Pierre, Ndlr), quand on écrit, quand on monte sur scène, c’est pour dire des choses, pas pour faire marrer. À Paris, 500 one-man-shows sont joués tous les soirs. On rit parce qu’on a besoin de rire ou on rit parce que c’est drôle? On a tout démocratisé. Le cinéma aussi. Le cinéma est mort. On peut tourner un film avec un smartphone. Les téléfilms sont souvent mieux écrits que les long-métrages. Je trouve qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont pas drôles sur scène.”
Aujourd’hui, de plus en plus d’humoristes sont censurés. Vous faites attention à votre style d’écriture pour y échapper?
“Non. Parce que les thèmes qui m’intéressent concernent les rapports humains, le partage. Celui qui se fait emmerder, c’est celui qui a l’habitude de balancer sur les nains, sur les noirs, sur les bègues. Parfois, c’est bien aussi de mettre des limites. Il faut continuer à rire des homosexuels, à dire “la fiotte” ? Moi, ça ne me fait pas rire et ça ne m’a jamais fait rire d’ailleurs. La phrase n’est pas de moi mais, je dirais qu’on peut rire de tout, être dans l’horreur, mais pas sur scène. J’ose vous le dire, je peux faire rire avec les violences conjugales mais, à la maison, à deux. Jamais sur scène. C’est un rire pour ne pas pleurer.”
Votre combat contre les violences conjugales est sans limites. Vous pourriez vous engager en politique?
“La politique, ce ne sera pas dans cette vie. C’est drôlement attirant mais j’ai choisi d’aider les gens autrement. En m’engageant, quelque part, je fais déjà de la politique. On peut changer le monde quand on a des convictions. Mais, c’est risqué. Un mot, une phrase de travers, et je peux foutre en l’air 30 ans de bons et loyaux services. Je peux devenir la personne à ne plus fréquenter. Ce n’est pas rien de s’engager. Et je comprends très bien pourquoi certains artistes refusent de le faire. S’engager, ce n’est pas juste pousser un coup de gueule. J’ai dit aux associations que je serais porteuse de leurs voix. Quand je suis à une manifestation, les chaînes de télévision aussi. Quand je parle, on m’écoute. Et tant mieux, c’est le jeu. S’il faut aller voir Macron, j’irai. J’aimerais faire plus pour les enfants, les paysans qui gagnent 300€ par mois et qui finissent par se pendre. J’ai un Zorro à l’intérieur de moi. Quand quelqu’un tombe, je vais le ramasser. Parfois, il faut me retenir. J’y suis trop allée plus jeune et j’ai fait un burn-out. Faut faire attention à soi, se protéger. Surtout que les violences conjugales, quand on a trop le nez de dedans, la nuit... (silence). Les courriers que je reçois, c’est pas de la rigolade. Entre celle qui s’est fait jeter par la fenêtre, celle qui vous appelle à l’aide. On ne peut pas s’investir partout.”
Et les Enfoirés, vous les retrouverez?
“Je ne crois pas. Ils n’ont pas besoin de moi. J’ai fait un burn-out et j’ai vu que ça fonctionnait très bien sans moi. J’ai besoin d’être dans des projets qui sont davantage dans l’ombre, qui sont plus palpables, que je maîtrise plus, des petites associations.”
Le spectacle “Et Pof!” aura lieu le samedi 18/01 à 20h00 à Forest National. Infos et réservations www.teleticketservice.com
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