Huawei accusé de supprimer les vidéos des manifestations en Chine

La Chine fait face à une vague de protestation historique en raison des frustrations suscitées par les politiques strictes du gouvernement en matière de lutte contre le Covid-19. Un mouvement de protestation qui ne plaît pas vraiment au gouvernement chinois, qui, selon certains, aurait recours à la censure.

C’est en tout cas ce qu’affirme un propriétaire de smartphone Huawei à l’origine d’une vidéo virale. Alors qu’il naviguait dans sa galerie photo et vidéo, il a réalisé que certains fichiers étaient devenus illisibles. Selon lui, il s’agit exclusivement de vidéos des manifestations en cours en Chine. L’information a très vite été relayée sur les réseaux sociaux occidentaux, notamment Twitter, où la journaliste du magazine politique britannique The Spectator, Melissa Chen, a fait part de son inquiétude. Elle précise qu’à ce stade, il est impossible de savoir si les fichiers supprimés sont ceux enregistrés dans le cloud ou de manière locale sur les smartphones. “Même nos films de science-fiction n’ont jamais imaginé un tel niveau de dystopie”, écrit-elle.

Si les experts s’accordent à dire qu’il est tout à fait possible pour Huawei de détecter les contenus jugés problématiques grâce à un algorithme et de les supprimer ensuite, les allégations concernant une censure de la marque sont à prendre avec des pincettes. En effet, d’autres raisons peuvent expliquer qu’un fichier disparaisse, notamment des bugs.

Des utilisateurs auraient été bannis du site WeChat, l’équivalent chinois de l’application WhatsApp, pour y avoir partagé des photos d’une manifestation, rapportait, en octobre dernier, le site Capital. “J’ai perdu mon sang-froid et j’ai eu des paroles déplacées dans un chat de groupe avec six personnes”, avait notamment écrit un internaute sur Weibo (le “Twitter” chinois), après avoir été banni de WeChat. “J’ai pris conscience de mon erreur. J’espère que Tencent (à qui appartient l’application, NDLR) pourra m’accorder une seconde chance pour repartir sur de bonnes bases. Je ne laisserai tomber ni le parti ni le pays”.

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