“Le plus grand handicap qui existe dans la vie, ce n’est pas le mien, mais c’est la peur”

Jérémy Michalak m’avait mise au défi de partir à l’aveugle, et c’est ce qu’on a fait. Ça a été une grande surprise. Finalement, ce n’est pas plus mal, parce que je n’ai pas eu le temps d’y penser ou de me projeter. J’ai tout découvert avec des yeux émerveillés, parce que je ne m’y attendais pas. C’était dépaysant. Et c’est un pays avec des gens très respectueux, très discrets et ça, ça fait plaisir.

Disons que la discrétion, ce n’est pas ce qui caractérise le plus les Français (rires). Chez les Japonais, il y a une espèce d’humilité dans les bonnes actions qu’ils font. Ils ont beaucoup de bienveillance et d’attention envers les gens, mais ils ne le font pas pour être remerciés. Ils donnent sans attendre de recevoir en retour, ce qui est plutôt rare. Généralement, en Europe, c’est très donnant-donnant. Là, c’était totalement différent.

J’ai toujours voulu voyager, mais je n’ai pas pu le faire quand j’étais jeune, hormis en Espagne, où j’ai de la famille. Je suis passée par des étapes compliquées à cause de ma maladie. J’ai passé plusieurs années à l’hôpital pour renforcer ma colonne vertébrale et ma force physique. Le fait de devoir passer par cette case de reconstruction totale, ça a été une frustration, mais ça a aussi renforcé mon envie de voler - au sens littéral. Je rêvais de prendre l’avion, partir et découvrir d’autres horizons. Rester allongée dans la chambre d’hôpital ou devant la télé, ça va deux minutes, mais on a vite envie d’autre chose. Les médecins me disaient “Avec ta maladie, tu ne peux pas prendre l’avion”, mais à partir d’un certain moment je leur ai dit: “Merci, mais je vais occuper de ma vie” et finalement j’ai pu visiter beaucoup de pays, et j’espère en faire plus.

Je pense que c’est en moi. Je ne fais pas d’effort particulier pour être comme ça. Je ne supporte pas de me laisser aller et de m’apitoyer sur mon sort. Évidemment, parfois il y a des jours où j’ai envie de ne rien faire, mais c’est rare. Mon père est quelqu’un de très positif qui m’a toujours aidée à endurer ce qui était difficile. Il m’a aidée à me lancer et à vivre ma vie comme je l’entends. Il ne m’a jamais dit que la vie serait facile, mais il ne m’a jamais dit que ça serait impossible non plus. Il m’a dit que je pourrais faire de grandes choses et c’est ce que j’ai retenu. Je n’ai pas de mérite, j’ai juste écouté mon père et j’ai fait ce qu’il m’a dit. J’ai ça en moi, je suis amoureuse de la vie. Je pense que ça aide pas mal.

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À la base, je rêvais de traverser les États-Unis d’ouest en est. L’idée du documentaire, c’était de bousculer les préjugés, mais aussi de faire ce dont je rêve. Il n’y a pas de message, je ne suis pas militante. Je veux juste dire que tout est possible à partir du moment où on s’en donne les moyens, handicap ou non. Le plus grand handicap qui existe dans la vie, ce n’est pas le mien, mais c’est la peur. Il y a tellement de gens qui ont peur de voyager, peur de vivre, et qui passent à côté de leur vie. J’ai des peurs, bien sûr, mais si je les laissais me dominer, je ne ferais rien.

La première émission, on a mis quatre ans à la faire exister, parce que personne n’en voulait. Quand on a finalement réussi à le faire, tout le monde a trouvé ça génial et en a voulu. Ça a donc facilité les choses pour les épisodes suivants. Mais pour convaincre, il a fallu tout faire nous-mêmes. Évidemment, c’est génial de faire tout ça, mais si ça reste un plaisir personnel, le documentaire se limiterait à un film de vacances. Le fait de voir que ça parle à énormément de monde et que les gens aiment nous retrouver et ont envie de voyager avec nous, c’est top. On ne peut pas rêver mieux!

Il y a plein d’endroits que j’ai envie de découvrir. J’aimerais beaucoup aller à Cuba. Mais tant que c’est avec notre groupe, j’irais n’importe où. On est tellement bien ensemble. Avec eux, je sais que je vais m’amuser, découvrir des choses, repousser des limites et des préjugés. On devait partir en Thaïlande en 2020, mais la Covid en a décidé autrement. On a fait le Brésil en 2019 et c’était magique et encore une fois totalement différent du japon et des États-Unis. Les trois pays sont à des opposés incroyables et j’espère qu’il y en aura d’autres.

Retrouvez “Discover" ce mercredi 26 mai à 21h35 sur Plug RTL.