Les confessions intimes de Stéphane Pauwels: “J’ai eu des envies suicidaires”

“De la lumière à l’infamie”, c’est le titre du livre de Stéphane Pauwels qui est sorti dans les librairies mercredi dernier. C’est aussi la manchette affichée par la RTBF qui, au lendemain de son arrestation, ouvre son JT de 13h sur cette affaire. “On ne connaît pas le dossier. Il y a meurtre? Il y a décès? Je suis cloué au pilori. La présomption d’innocence, on oublie. Cela a été comme ça pendant deux ans et demi”, s’indigne-t-il d’emblée.

Dans la première partie du livre, il retrace son enfance douloureuse, marquée par les maltraitances paternelles, les humiliations, le suicide de son frère et l’abandon de sa mère. Une facette du personnage sans doute méconnue du grand public, plus habitué à voir en lui un chroniqueur clivant, un sniper, une grande gueule.

“J’ai décidé de raconter mon histoire, l’acharnement dont j’ai été victime. J’évoque mon enfance pour que les gens puissent se rendre compte, que l’on m’aime ou pas, qui je suis et comment j’ai grandi. Tout cela forge notre caractère. Sans être larmoyant, je voulais expliquer qui je suis vraiment et répondre à mes détracteurs qui m’insultent sur les réseaux sociaux parce que je dis quelque chose sur Lukaku ou parce qu’ils ne m’ont pas aimé dans les Orages de la Vie ”, nous glisse-t-il.

Malgré le verdict de la justice, qui l’a reconnu coupable comme coauteur passif d’un home invasion en 2017, Stéphane Pauwels ne cesse de marteler qu’il n’a rien à voir avec cette sombre affaire. S’il reconnait dans son livre avoir voulu “faire peur” à l’ex-compagnon de sa compagne de l’époque, Vanessa, qui la harcelait, en donnant son adresse, par SMS, à un intermédiaire, il nie toujours avoir été au courant de ce projet de home invasion. Des messages envoyés par sa compagne avec son téléphone alors qu’il était au volant, tient-il à préciser.

“Le procureur général a réclamé 5 ans de prison ferme pour deux SMS, c’est tout ce qu’il y a dans le dossier. Des SMS que je n’ai pas tapés moi-même. On m’a puni parce que cela a pris une dimension médiatique hors norme et qu’il fallait bien me punir. La justice a estimé que je n’avais rien à voir avec ces malfrats puisque j’ai été acquitté pour l’accusation d’association de malfaiteurs. Derrière, elle estime aussi que je suis coauteur passif, c’est-à-dire que j’ai laissé faire, que j’étais au courant, que je n’ai rien fait pour l’empêcher. Or, j’explique dans le livre que j’ai prévenu un policier, qui est venu témoigner. Il a confirmé que je l’ai appelé, après trois mois, en disant que la compagne avec qui j’étais à l’époque se faisait harceler. Donc, j’ai prévenu (...) Sans vouloir verser dans le populisme, pas plus tard que la semaine dernière un policier a écopé d’un an avec sursis pour une balle perdue, qui a tué un enfant (ndlr. en référence à l’affaire Mawda). C’est ça que je ne comprends pas”, prolonge-t-il.

Alors qu’il se dit victime d’une injustice, comment expliquer dès lors qu’il n’ira pas en appel de sa condamnation? L’animateur nous explique qu’il ne voulait pas infliger à ses proches la médiatisation d’un deuxième procès. “J’ai beaucoup réfléchi après le jugement à propos d’un éventuel appel. Je ne l’ai pas fait pour ma famille. J’en avais marre d’être associé à la bande Hakimi (ndlr. criminels poursuivis pour une série de home invasions) que je ne connais même pas. Ce livre, c’est mon appel à moi. Les dés étaient pipés, ce dossier a été tellement médiatisé. Si j’avais été en appel, on en aurait rajouté une couche. J’aurais aimé être acquitté mais à un moment donné, il faut passer à autre chose et respirer”.

Pour rappel, Stéphane Pauwels été condamné à une peine de 30 mois de prison avec sursis de cinq ans comme coauteur passif d’un vol avec violence chez l’ex-compagnon de sa compagne de l’époque, Vanessa Colassin, à Lasne en 2017, et aussi pour détention de stupéfiants. Il a en revanche été acquitté pour les chefs d’inculpation d’appartenance à une association de malfaiteurs, de tentative d’entrave à l’instruction et de faux en écriture. 

Sur le plan personnel, l’animateur a vécu l’enfer, avouant même dans son livre avoir eu à plusieurs reprises des “envies suicidaires”. Il raconte qu’il est allé jusqu’à écrire un mot d’adieu qu’il a déchiré.

 “Cela n’a pas été facile. J’ai tenu le coup grâce à mon mental, même si j’ai broyé du noir, même plus d’une fois. Je me devais pour ma fille de rester droit, solide, fier et faire silence. Je devais rester debout pour les gens que j’aime: ma compagne actuelle, avec qui je vis depuis trois ans, la mère de ma fille, qui est ma meilleure amie. Pour ces gens-là, je devais rester debout. Mais vous savez, quand tous les jours, après 113 Unes et couvertures, on vous rabâche les oreilles avec l’affaire Hakimi-Pauwels... Oui, ça a été pénible”, témoigne-t-il.

Aujourd’hui, Stéphane veut définitivement tirer un trait sur cette période noire. Son projet le plus important? “Être heureux, et continuer à l’être”. Et la télé alors, basta? “Vous savez, j’ai toujours fait de la télé pour les autres, pas pour moi. Si je dois un jour refaire de la télé, c’est pour faire de l’humain, du social. (...) J’ai suffisamment d’argent pour manger, ma compagne travaille. Je n’ai pas d’ambition personnelle. Maintenant, il y a des projets, il y a des gens qui sont venus vers moi, des chaînes télé m’ont appelé, en Belgique et en France, mais je ne m’excite pas”.

Âgé de 52 ans, toujours actif sur TV5 Monde et RTL en France, Steph’ veut désormais rattraper le temps perdu, à nouveau goûter aux plaisirs de la vie, comme la pétanque, les fléchettes, le sport et partager des moments avec ses “vrais amis”. Il s’est d’ailleurs remis au basket avec les vétérans à Dottignies. “J’ai envie d’avoir la paix. Ce qui compte pour moi, c’est le grand public, ces gens qui me regardent. Ok, je suis un beauf de Mouscron. Et alors? Je m’en tape. Ce que j’aime c’est l’authenticité, c’est l’humain. Si le microcosme ne m’aime pas, si quelques scribouillards ingrats ne m’apprécient pas, c’est leur choix”, termine-t-il, tenant toutefois à préciser qu’il n’est “pas un anti-journalistes mais un anti-presse poubelle”.

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