L’heure du conseil de classe a sonné pour la “Star Academy”
EditoLes académiciens reprennent leurs marques dans le monde réel et on se demande déjà ce qu’on va bien pouvoir faire ce soir, sans quotidienne à se mettre sous la dent. Après six douces semaines repassées en enfance grâce à la “Star Ac’”, c’est l’heure de faire le bilan. Entre nostalgie et réalisme, voici ce qu’on a aimé (et moins aimé) dans cette version 2.0 de l’émission.
Relancer la “Star Academy” après 14 ans d’absence, le pari était risqué. Entre la mutation de la télé-réalité, l’apparition des réseaux sociaux et le scepticisme affiché des amoureux du programme culte, TF1 était attendue au tournant. Et semble avoir relevé le défi haut la main. En témoignent les audiences, d’abord. Les quotidiennes diffusées chaque jour ont enregistré de belles performances avec 1,9 million de téléspectateurs en moyenne. Une petite foule à laquelle on s’est joyeusement joint tous les soirs. Si on pensait lâcher l’émission après quelques jours, on s’est surpris à la suivre assidûment, quitte à la rattraper en replay les jours où on n’avait pas le temps de se caler devant la télé à 17h30 tapantes.
Un casting solide
On est heureux d’avoir retrouvé Nikos, le château de Dammaries-lès-Lys et quelques anciens candidats, évidemment. Mais la nostalgie ne fidélise pas le public. La force de cette nouvelle saison (et ce qui aurait pu être sa perte, aussi), c’est son casting. Si on a mis du temps à s’attacher à ces treize jeunes venus gentiment apprendre le chant, on a fini par trouver nos poulains. Entre batailles de mousse à raser dans les couloirs et absence totale de dispute: cette ambiance bonne enfant - et parfois trop lisse pour certains - est terriblement rafraichissante dans une télévision où tout est désormais prétexte au clash.
Dans les salles de classe aussi, l’évolution est réussie. Le corps professoral est parvenu à s’imposer avec son propre style, sans chercher à imiter les anciens professeurs qui avaient marqué le programme. On a aimé découvrir la bienveillance et la franchise du directeur Michael Goldman et les vocalises d’Adeline Toniutti nous resteront encore longtemps en tête.
(la suite ci-dessous)
On a adoré suivre les journées sans vague des élèves. Les primes ont achevé de nous convaincre. C'était attendu: aucune star internationale n’a fait le déplacement cette saison, si ce n’est quelques rares chanteurs anglo-saxons. Mais était-ce vraiment nécessaire? La chaîne n’est pas tombée dans le piège de n’inviter que des artistes estampillés TF1. Elle est également parvenue à toucher toutes les générations, en faisant appel aussi bien à des Patrick Fiori qu’à des Dadju. Évidemment, ça a moins de cachet que Rihanna ou Britney Spears (désolée les gars). Mais chaque samedi, les téléspectateurs découvraient jusqu’à une dizaine d'invités, pour la plupart ouvertement heureux et honorés de se retrouver sur le plateau de la “Star Academy”, à l’image de Slimane qui n’a pas quitté le banc des académiciens avant la fin de l’émission, trois heures plus tard.
Seule ombre au tableau: le format ultra-court de cette saison. On le comprend, la chaîne a voulu jouer la carte de la sécurité en refusant de se lancer dans trois à quatre mois de compétition, au risque que le public n’adhère pas à cette nouvelle promotion. Malheureusement, ce choix confère un petit goût de trop-peu, voire de bâclé, à une saison pourtant réussie. La finale, diffusée à 22h, a été expédiée, et l’annonce de la gagnante est retombée comme un soufflé.
“Qui va piano, va sano”
Depuis quelques jours, on a également l’affreuse impression que TF1 souhaite faire (ou refaire?) de son programme une véritable vache à lait. Les lumières du château venaient de s’éteindre qu’un maigre EP et un album des finalistes étaient balancés sur les plateformes de streaming. Et dimanche matin, les finalistes se remettaient à peine de leurs émotions que des produits dérivés “Star Academy” étaient mis en vente sur un site visiblement conçu à la va-vite. Pour en profiter avant que le succès ne s’essouffle?
La mission n’est pas terminée. À l’instar des candidats qui étaient encore de parfaits anonymes il y a six semaines, la chaîne va désormais devoir pérenniser son succès. Une saison, plus longue, a déjà été commandée pour 2023. D’ici là, gare à ne pas dégoûter les téléspectateurs en profitant de leur joie de retrouver un programme qui n’avait définitivement pas dit son dernier mot.
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