De 100 à 1.000 euros, pourquoi le prix de certaines baskets explose? “Ils vous font croire que le modèle est limité”
InterviewFini le temps où les baskets étaient seulement réservées aux sportifs ou aux milieux urbains. Aujourd'hui, les Nike, Adidas ou encore New Balance sont aux pieds de tous les accros à la mode. Tout le monde s’arrache certaines paires devenues iconiques, avec pour conséquence, l’explosion des prix et une stratégie commerciale toujours plus affinée par des marques comme Nike. Mais comment expliquer ce phénomène? Rencontre avec le passionné Frank, à la tête du sneakers shop L’Original à Namur.
La basket a encore de beaux jours devant elle. Il y a plusieurs années maintenant, le marché de la sneaker a explosé en Europe ainsi que dans notre pays. Désormais, la Belgique compte plusieurs magasins spécialisés dans ce domaine, dont L’Original, situé à Namur. Dans cette enseigne qui date de 2011, les clients viennent pour dénicher des petites pépites, avec l’assurance d’être toujours bien conseillés par le gérant Frank. Mais ce dernier est lucide sur la situation actuelle: la basket est devenue une mode, et depuis, une marque comme Nike n’hésite plus à dicter sa loi et ses prix...
Créer de la demande
Comment une paire qui vaut à la base 100 ou 150 euros, peut-elle ensuite être revendue parfois cinq fois son prix? “Avant tout, il faut savoir que Nike, pour prendre cet exemple, ne travaille qu’avec des magasins à identité comme le nôtre, donc très peu de magasins peuvent avoir de la marchandise en Belgique. Et évidemment, ils se servent de nous pour façonner leur image, pour améliorer leur communication. Au-delà de ça, la marque va surproduire pour les marchés européen et américain et de l’autre côté, ils vont produire moins pour le marché asiatique. Mais là-bas, le pouvoir d’achat est supérieur à ici”, explique Frank.
“C’est de cette manière que la marque va créer un système d’offre et de demande qui va mener à une bulle. Les Asiatiques vont dépenser une fortune sur le marché européen pour avoir leur paire de basket et ils vont vider les stocks, surtout dans les pointures le plus demandées. Résultat? Les prix explosent. Parfois, la marque fait croire que le modèle est limité et les gens y croient, alors que ce n’est pas le cas. Ils ne se demandent pas pourquoi ils croisent autant de personnes dans la rue avec ces baskets ‘rares’.”
(la suite ci-dessous)
S’adapter au marché
Comme le précise Frank, les prix affichés par les revendeurs ne sont pas gonflés. Lui s’aligne seulement sur le marché et ne fait pas de grosses marges sur les paires, contrairement à ce qu'on pourrait penser. “Avec les prix qui s’envolent, cela améliore encore plus l’image de la marque. Nike fait aussi de plus en plus de collaborations avec des célébrités, ce qui, à leurs yeux, ajoute de la valeur et en fait des produits de ‘luxe’. Nous, on essaie d’avoir les paires au niveau du prix du marché le plus bas possible et on ne cherche pas à se faire énormément d’argent sur ce qu’on vend, on fait un bénéfice normal et on aime voir nos clients repartir contents. En toute honnêteté, ça me rend malade de vendre des baskets à ce prix-là, j’ai beaucoup de mal avec ça. On essaie parfois de faire réaliser à nos clients que pour le même prix, ils peuvent s’acheter trois ou quatre paires qui sont réellement rares.”
Le spécialiste regrette tout cet effet de mode autour de la basket. “Avant d’être une mode, c’est notre passion”, nous confie-t-il. “Nous sommes là pour habiller les gens avec style. Vous vendre une superbe paire en mars qui sera vraiment en rupture de stock en septembre, c’est aussi ça notre métier. On mise sur l’originalité. À la base, quand on venait dans un magasin comme le nôtre, on venait acheter quelque chose de différent.”
Un marketing et des pratiques controversés
Selon Frank, le succès de Nike, au-delà des références historiques, s’explique surtout par leur très bon, mais souvent controversé, marketing. “Ils font croire qu'ils veulent aller vers des politiques plus respectueuses de l’environnement et des humains, mais ils continuent à faire travailler les Ouïghours. De plus, ce sont les meilleurs pour raconter des histoires. Ils racontent les histoires comme personne, et ça, ça fonctionne très bien sur la nouvelle génération qui est en permanence sur les réseaux sociaux." Le gérant du magasin conclut: “On peut aimer une marque pour ce qu’elle a pu représenter pour nous dans les années 90, mais on peut autant la détester par rapport à ses principes et à sa manière de travailler. Et c’est exactement l’état d’esprit dans lequel on est.”
Pour dénicher des pépites ou simplement pour le plaisir des yeux, rendez-vous au sneakers shop L’Original à Namur. Plus d’informations ici.
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