Ancien numéro 12 mondial chez les juniors, joueur “extraverti” comme il se décrit lui-même et capable d’exploit devant un public acquis à sa cause: qui est véritablement Zizou Bergs? Joueur professionnel depuis trois ans, il a commencé sa carrière comme grand espoir du tennis belge. 

“J’ai bien commencé ma carrière. En 2018, j’étais classé 385e à 19 ans. Mais un changement de système dans les tournois ITF (circuit secondaire) et une blessure à la cheville m’ont stoppé dans mon élan. Après dix semaines sans compétition, j’ai eu du mal à retrouver le rythme. L’été dernier, j’ai effectué beaucoup de changements dans mon jeu, notamment mon coup droit. Ce n’est pas facile d’appliquer ces changements pendant les matchs”, explique-t-il. 

Le Belge a eu l’occasion de mettre en place ces évolutions de jeu à Anvers, lors de son premier tableau final d’un tournoi ATP. Et quoi de mieux que d’être à la maison pour réaliser un parcours fantastique. En octobre dernier, le joueur de 21 ans, alors classé 528e mondial, a sorti à la surprise générale l’Espagnol Albert Ramos-Vinolas (ATP 45) au 1er tour (7-5, 7-5), et a pris un set au Russe Karen Khachanov (ATP 17) avant de s’incliner (5-7, 6-4, 6-4) en 8es de finale.

“J’ai pris le cadeau de cette wild-card à Anvers. C’était extraordinaire”, nous confie-t-il trois mois après cette parenthèse enchantée. “C’était incroyable le nombre de gens qui m’ont suivi. Mais j’ai besoin de cette pression. Ça m’aide sur le terrain. L’agitation médiatique m’a aidé et j’ai pris ça comme quelque chose de positif.”

“Si je peux jouer au niveau où j’ai joué à Anvers dans le futur, même à 80%, ça serait très bien”, ajoute-t-il. “Justement, après Anvers j’ai gagné le tournoi de Bratislava fin novembre.” Ce succès en Slovaquie est son 4e titre ITF. Sa fin de saison s’est donc terminée sur les chapeaux de roue. Et Zizou Bergs ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Travailleur acharné, il aborde la saison 2021 avec de belles ambitions.

“Pour cette saison, l’objectif est de rentrer dans le top 250. Je sais que j’ai le niveau mais le chemin est compliqué. Il faut que je regarde où je peux jouer, car il n’y a pas beaucoup de tournois (à cause de la pandémie, ndlr). Par conséquent, les tournois sont très relevés”, confie-t-il. 

“J’ai le niveau pour gagner des tournois ‘Futures’, mais ça ne rapporte pas beaucoup de points pour le classement ATP. Par exemple, il y a quelques semaines, j’ai joué les demi-finales d’un ‘Futures’ très relevé, je jouais très bien et je n’ai gagné que... 7 places. J’ai besoin de temps pour faire la transition avec les Challengers (catégorie intermédiaire entre les tournois ITF et les tournois l’ATP, ndlr) et ça sera plus facile de prendre des points. J’ai confiance en moi pour faire de bons résultats, mais je sais que ça sera difficile”, avoue-t-il.

Pour y arriver, le jeune tennisman sait qu'il a encore du travail et besoin d’évoluer sur certains aspects. “Mon point faible, c’est le mental. C’est dur pour moi d’être consistant, notamment dans les tournois où il n’y a pas de supporters. Même si je suis fort pour jouer vers l’avant, je dois améliorer mon fond de jeu, notamment ma défense. Je veux perfectionner mon style de jeu. Mais je me concentre beaucoup sur moi et pas sur mes adversaires. Par exemple, contre Khachanov à Anvers, je sais que si je jouais très agressif, ça allait être difficile pour lui”, indique-t-il.

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En discutant avec Zizou Bergs, on ressent véritablement ce besoin d’être galvanisé par le public. “Je joue mieux quand il y a beaucoup de supporters, car c’est plus facile de mettre mon cœur sur le terrain. Je pense à Steve Darcis en Coupe Davis. Je m’identifie à ça. Ce sont des petits extras qui changent beaucoup de choses avec moi. Si j’arrive à jouer des Challengers, ça pourrait m’aider. Par exemple, si je joue un Challenger en Allemagne, je sais que mes amis viendront me voir.”

“Le nom du groupe de mes amis qui viennent me supporter, c’est le ‘Wolf Pack’. Ils sont entre 10 et 15. Quand ils viennent me voir, je les regarde plus que mon box où se trouve mon coach”, explique-t-il. “Je suis impatient de jouer des Grand Chelem avec le ‘Wolf Pack’”, nous glisse-t-il avec un sourire.

Moins d'une semaine après le premier Grand Chelem de l’année remporté par le maître des lieux Novak Djokovic, nous avons voulu savoir qu’elles étaient les inspirations du jeune Belge. “J’ai deux idoles. Andy Roddick et Kimmer Coppejans. Pourquoi ce dernier? Car il est Belge et je m’entraîne au même endroit que lui. J’ai déjà joué trois fois contre lui et ça m’a fait quelque chose. C’était très chouette. Je n’ai pas vraiment d’idoles parmi les mieux classés actuellement, mais j’aime les matchs avec beaucoup d’ambiance. Par exemple, j’ai aimé le match de Kyrgios contre Thiem à l’Open d’Australie. J’adore Kyrgios.”

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La Covid-19 et le tennis ne font pas bon ménage. La discipline a été frappée de plein fouet par la pandémie, peut-être plus que n’importe quel autre sport. Sa particularité? Les tournois dans le monde entier entraînent des voyages réguliers de nombreux joueurs à travers la planète. Par conséquent, le calendrier a dû être complètement bouleversé. 

Comparé à d’autres sports, les joueurs de tennis ne gagnent leur vie qu’avec les “prize money” remportés lors de tournois et avec les sponsors. De nombreux joueurs moins bien classés au classement ATP ont donc dû serrer les dents. Les instances et les grands joueurs en tête se sont mobilisés pour apporter une aide financière autour d'un fonds de solidarité.

Pour Zizou Bergs, la gestion de crise a été bonne. “Je n’ai pas eu de difficultés financières liées au Covid. J’ai eu le soutien de la Fédération, des sponsors et des petits gains en tournois. Je peux voyager quand je veux, avec une personne en général. Vu la situation, j’ai de la chance”, confie-t-il, avant d'insister sur le soutien moral dont il a bénéficié. “J’ai beaucoup de soutien de ma famille et de mes amis. Je suis bien entouré et c’est important quand ça va moins bien. Je leur donne beaucoup d’amour.” Un joueur affectif et touchant qui a de belles années devant lui.

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