Avoriaz, une station de ski pas comme les autres résolument tournée vers la nature

Si à la fin du mois de décembre, les perspectives pour de nombreuses stations de ski situées en basse et moyenne altitude étaient mauvaises, en raison de températures élevées et des précipitations qui se sont transformées en pluie, depuis le début janvier, les conditions se sont améliorées. Une aubaine pour les stations elles-mêmes, mais également pour les touristes qui avaient prévu de skier en famille ou entre amis. La station d’Avoriaz, située à 1.800 mètres d’altitude, a été relativement épargnée. Sur place, Laury Éloy, de l’office du tourisme, nous explique que, quelques jours avant notre arrivée, la neige ne recouvrait pas encore tout le domaine, que des bandes d’herbe et de terre tâchaient ci et là le manteau blanc pourtant si caractéristique de la région en hiver.

Si nous avons choisi cette station, c’est pour l’aspect écologique qu’elle met en avant. Son premier atout? Le fait qu’elle soit entièrement piétonne. Impossible, en effet, d’y circuler avec sa voiture. Les rues et allées sont recouvertes de neige, les déplacements se font donc à pied, en ski, en luge, ou encore grâce à des “taxis” très particuliers qui sont en fait des calèches tirées par des chevaux. Charmant, surtout lorsque l’on entend tinter au loin leurs clochettes. Un son qui nous ferait presque croire à nouveau au Père Noël.

De plus, la station de moyenne montagne est facilement accessible en train depuis la Belgique. Comptez en moyenne sept heures de trajet, soit moins de temps que si vous partiez de Bruxelles en empruntant l’autoroute. C’est même deux fois moins long que si vous preniez la voiture et évitiez les péages. Les voyages en train font aussi partie des vacances et présentent l’avantage de vous permettre de vous dégourdir les jambes, dans les wagons ou en gare, sans avoir à faire une pause sur une aire d’autoroute.

Le second atout d’Avoriaz, c’est son architecture. Les premiers bâtiments ont été construits dans les années 60, et la station fut officiellement inaugurée en 1967. Depuis plusieurs autres édifices faits du bois d’une essence locale, dans un style architectural homogène, ont vu le jour. L’idée est que ceux-ci, situés à flanc de falaise, se fondent dans le décor. Un pari réussi. Au loin, il est parfois difficile de distinguer la station de la montagne, et plus on se rapproche, plus celle-ci se dévoile. Magique.

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Outre l’aspect des bâtiments, 95% de ceux-ci ont été construits de manière à être exposés au soleil, et non enfouis dans la vallée. Cela a pour but d’éviter une surconsommation énergétique. En outre, les volets sont interdits, afin que les apports solaires chauffent naturellement les appartements. Sur le domaine, le groupe Pierre & Vacances possède deux quartiers de résidences de tourisme entièrement labellisés BBC (Bâtiment Basse Consommation - Effinergie). Ceux-ci affichent un niveau de consommation d’environ 70 kWh/m² par an, soit une consommation inférieure de 44% par rapport aux exigences de la réglementation thermique. En outre, les résidences Amara et Atria-Crozats sont labellisées “Clef verte”, respectivement depuis 2016 et 2022. Il s’agit du premier label international des hébergements touristiques respectueux de l’environnement.

Comme toute station, Avoriaz dispose de canons à neige. On pourrait débattre longtemps de leur utilité: sont-ils indispensables ou, au contraire, est-il préférable de ne pas les utiliser, quitte à perdre des clients? Chacun se fera son avis. Nous ne les avons pas vus fonctionner durant notre séjour. Il faut dire que durant notre passage dans la région, il n’a pas cessé de neiger. Avant cela, il faisait trop chaud pour les mettre en marche (ils ne fonctionnent que lorsqu'il fait maximum 0°C).

Là où la station d’Avoriaz fait des efforts, c’est en renouvelant son parc de motoneiges et de dameuses. La station abandonne peu à peu les moteurs thermiques pour ne plus faire usage, à terme, que de moteurs électriques ou de moteurs fonctionnant à l’hydrogène. Certes, il ne s’agit pas là d’une solution miracle, mais c’est un pas en avant.

En 2019, et pour la première fois en Haute-Savoie, un premier télésiège a été alimenté grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur le toit de la gare d’arrivée du Proclou. Le télésiège de Chaux Fleurie tire parti des mêmes installations depuis 2022. Ces panneaux solaires génèrent 9.000 kWh par an. Par ailleurs, les remontées mécaniques bénéficient d’un système débrayable qui permet d’adapter la vitesse en fonction de l’affluence. Cela permet d’économiser de l’énergie et de réduire la production de CO2.

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Enfin, Avoriaz se veut être une station véritablement écoresponsable, tournée vers la nature. Cela passe par la protection de la faune et de la flore. Ainsi, plusieurs zones ont été délimitées et signalées sur le domaine: des zones de nidification des tétras-lyres ainsi que des zones de replante des forêts. À ce titre, les excréments des cheveux sont recyclés et utilisés pour créer un engrais à épandre sur les semis l’été.

Depuis 2018, la Serma (Société d’exploitation des remontées mécaniques d’Avoriaz) a mis en place un observatoire de la faune et de la flore pour recenser et suivre les espèces, référencer les secteurs à enjeux et élaborer des plans d’action en conséquence. Cela passe notamment par l’enfouissement des câbles électriques afin de protéger les oiseaux.

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